Nous sommes 6 passagers et deux pilotes dans un petit coucou, 20 minutes plus tard nous voici dans « l’île la plus proche du Paradis » dixit le roman de l’écrivaine japonaise Katsura Morimura !
Inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, située dans un immense lagon parsemé d’îlots (les pléiades), l’île fait 35 km de long et par endroit est étroite de moins de 40 mètres, elle possède une plage de 25 km de long et bien d’autres merveilles à découvrir pendant notre séjour.
Peuplée par des populations kanak et polynésiennes (à majorité Wallisiennes), Ouvéa voit s’installer des missionnaires catholiques et protestants à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, mais elle ne devient pas colonie de peuplement.
Sur l’île, deux religions cohabitent : catholique et protestante et deux langues le iaai et le faga-uvea. Les deux populations, mélanésiennes et polynésiennes, se croisent mais se mélangent peu.
Elle a été le triste théâtre de la prise d’otages d’Ouvéa en 1988 dont l’issu fut tragique ; quatre gendarmes, dix-neuf preneurs d’otages et deux militaires furent tués.
Un an plus tard dans la tribu de Wadrilla, lors de la cérémonie de levée de deuil des « 19 », les leaders du FLNKS Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné sont assassinés par Djubelly Wéa qui s’opposait à la paix des accords de Matignon. Il sera abattu par un garde aussitôt.
Aujourd’hui les tensions semblent s’être apaisées, trois plaques à la mémoire de Tjibaou, Yeiwéné et Wéa ont été ajoutées sur le nouveau monument des 19…
Bien que partout ici, on nous rappelle gentiment que nous sommes dans le fief des indépendantistes.
L’île est celle qui a gardé le plus d’authenticité, accessible uniquement en avion, il y a peu d’infrastructures touristiques.
Il faut prendre le temps de la découvrir que ce soit en voiture, en vélo, à pied ou en stop.
Nous sommes logés au « Beaupré » à Fayaoué, chef-lieu de l’île situé au centre. L’hôtel, constitué de bungalow rénovés récemment et très confortables, est situé juste en face de la plage.
Le restaurant est excellent avec des tarifs raisonnables au regard de l’endroit, il y a aussi un petit snack qui permet de déjeuner à petit budget, une supérette se trouve à 10 minutes à pied de là. La Directrice se plie en quatre pour pallier au manque d’organisation qu’il peut y avoir dans l’île, c’est le revers de la médaille : un tourisme peu développé, on est content mais pas d’organisation, on n’est pas content !
Il existe un second hôtel sur l’île « le Paradis d’Ouvéa », installé sur la plage de sable blanc d’Ouvéa après le pont de Mouli il est superbe et semble luxueux mais il faut doubler le budget. Pour un budget inférieur au Beaupré, il y a bien sur des hébergements en Tribu mais la qualité est vraiment variable de l’un à l’autre voire d’une période à l’autre…
Pour la première journée, nous voulions aller jusqu’au Pont de Mouli à 15 kilomètres de là mais pas il n’y avait aucune voiture de location de disponible.
L’hôtel proposait des navettes à 1500 CPF/personne l’aller, le calcul fut vite fait à 3 l’aller/retour nous coutait 75 € !
Nous avons donc opté pour une location de vélo pour la demi-journée qui nous a tout de même coutée 40 € pour des vélos très rudimentaires.
La route est droite et plate, nous longeons la superbe plage de 25 kilomètres, de l’autre côté de la route nous croisons de superbes églises.
La gendarmerie, le monument aux morts et des cocoteraies jusqu’au fameux pont de Mouli qui relie l’île de Mouli au reste de l’île.
De là, une vue saisissante sur les falaises de Lekiny et le lagon de la petite plage de sable blanc au pied du pont.
Pause sur la plage Ouvea Paradis qui porte bien son nom…
Après le coucher de soleil nous rentrons à l’hôtel, pour le dîner ce sera crabe de cocotiers
Le lendemain, n’ayant toujours pas de voiture, nous optons pour un tour de l’île organisé par l’hôtel, 54 €/personne la journée avec le snack cette fois-ci le tarif est très raisonnable.
Nous commençons nos visites par l’usine de fabrication d’huile de coco (coprah). Avec une cocoteraie estimée à plus de 3 000 ha, Ouvéa s’est lancée en 1991 dans la fabrication d’huile de coprah, après broyage et pressage, les noix sont transformées en huile, utilisée à la fois comme biocarburant par la centrale électrique de l’île et comme matière première pour la fabrication de savon dans les ateliers que nous visiterons ensuite.
Nous repartons à Hanawa pour voir le « trou bleu » une cavité creusée dans la roche d’au moins 20 mètres de diamètre, alimentée par le lagon. Comme dans le Trou bleu d’Oundjo de la Grande Terre, le commandant Cousteau s’y serait aventuré sans jamais toucher le fond.
Puis direction Wénéky, en pleine brousse et réputé pour être difficile à trouver, le trou aux tortues (trou Anep), un gouffre refuge de quelques Tortues qui auraient été retrouvées blessées et déposées par les anciens. Elles remontent régulièrement à la surface pour respirer ce qui nous permet de les observer.
Nous les avons vu de plus près avant que les jeunes (et moins jeunes) sautent du haut des falaises dans le bassin et les fassent fuir mais c’était un beau spectacle aussi
Encore de magnifiques plages, retour à l’hôtel pour le snack et nous repartons pour les falaises de Lékiny, percées de grottes au bord du lagon et face à la baie ce sont de véritables joyaux. L’endroit étant coutumier, il n’est possible de s’y rendre que accompagné d’un guide de la Tribu, nous n’aurons pas le temps de faire cette escapade, dommage…
Nous reprenons la route, stop au pont de Mouli dont on ne se lasse pas….
Le pont est un super spot pour voir des raies, des tortues et des requins en fin de journée.
Les locaux pêchent côté lagon, de l’autre côté c’est interdit car c’est une réserve coutumière. A l’arrière un très beau point de vue sur la baie de Lékiny.
Ici encore les jeunes s’amusent à sauter dans l’eau du haut du pont toujours côté lagon. C’est aussi un super spot de snorkeling mais il faut rester prudent car le courant est fort à cet endroit.
Nous reprenons la route et continuons la route principale jusqu’à son terminus, à l’extrême Sud ou se trouve la plage de la pointe de Mouli, bordée de coraux tranchants.
Retour à l’hôtel après cette journée bien remplie.
Le lendemain, la sortie en mer que nous avions est annulée, on ne saura jamais pourquoi ???
Nous avons la chance d’avoir trouvé une voiture en location, nous partons pour le Nord de l’île, arrêt à mi-chemin à Wradrilla où se trouve le nouveau mémorial des « 19 ». Bordant les tombes ornées de leur photo, les 19 totems sculptés rendent hommage aux 19 Kanaks indépendantistes morts pendant la fusillade. Des cérémonies se déroulent régulièrement, Emmanuel Macron à été le premier président a y assister le 5 mai 2018 soit 30 ans après le drame.
Rencontre avec un producteur de vanille dans la tribu de Hanawa, nous repartons avec de magnifiques gousses.
Autre belle rencontre, avec un pêcheur à l’épervier dans la tribu de Weneki qui nous montre fièrement sa prise.
Arrivée à St Joseph, chef-lieu du district du Nord. Cette commune regroupe les Takedji, tribu d’origine wallisienne et les Heo, anciens habitants de l’île.
Encore une superbe pLage et l’Eglise réputée pour son plafond en bois Kohu vouté, un bois local, datant de 1912.
Nous bifurquons à l’Est en passant par la Tribu de Gossanah, nous reprenons la route jusqu’à la tribu de Ohnyat et sa magnifique chapelle jaune et bleu.
Nous nous posons sur la plage de Tibéria accessible par un petit escalier qu’il ne faut pas louper !
La plage est déserte, on ne croise pas beaucoup de touristes sur l’île mais encore moins aux extrémités et c’est tant mieux…
Nous déjeunerons un peu plus loin dans la table d’hôte du « soleil levant » (très difficile à trouver), l’accueil est bien sympathique.
Crabe, bec de canne (poisson), salade de papaye verte, galette d’ignames, riz coco et sauce vanille puis glace coco/vanille et papaye sont au menu !
Nous redescendons dans le sud pour une fin après midi tranquille à l’hôtel Ouvéa Paradis et sa magnifique plage en attendant le coucher du soleil.
Dernière journée à Ouvéa, balade le long de la longue plage au petit matin.
Nous rencontrons des familles, les mamans grattent le sol à la recherche de clovis, les papas pêchent et les enfants profitent des joies du lagon.
Nous apprenons encore sur la vie ici au fil de nos sympathiques rencontres.
Déjeuner local, après midi farniente, snorkeling et baignades puis nous disons au revoir à la plage.
Direction Nouméa où nous attendent Fabienne, Marc et Johanna, pour une superbe soirée ici (CLIC).
Super photos.
Merci pour les informations.
A bientôt.
Christelle de chez caroll carré senart
Hello Christelle, merci pour votre excellent accueil et votre gentil retour sur le blog.
N’hésitez pas à revenir vers moi si vous projetez ce voyage, j’ai des contacts sur place qui peuvent nous aider.
A bientôt à Carré Sénart ou (soyons fous, sur le cailloux 😉 )