Lifou (Drehu en langue locale) fait partie des îles Loyauté situées en mer de Corail à une centaine de kilomètres à l’est de Grande Terre, c’est la plus vaste, elle est plus étendue que la Martinique avec ses 1150 km2. Les Kanak représentent 94% de la population de ces îles.
L’arrêté du 22 janvier 1868 crée le système des réserves : la propriété « incommutable, insaisissable et inaliénable » de ces domaines est reconnue aux tribus (les Kanaks ne peuvent ni les vendre, ni en acheter, mais sont aussi théoriquement protégés contre toute violation de terres). La seule exception se trouve avec la petite enclave de Wé prise au seul point de frontière commune entre les trois districts coutumiers pour servir de centre administratif et militaire.
Il en résulte une préservation assez forte du mode de vie et des pratiques sociales traditionnelles des Kanak, avec pour principal changement l’apport du christianisme. Les grands-chefs et chefs entretiennent des relations assez proches avec le gouvernement colonial français, lui servant de relais en échange de la garantie de leur autorité coutumière. Leurs enfants sont parmi les tout premiers à avoir la possibilité de suivre un enseignement primaire ou secondaire public à Nouméa (moyen notamment de francisation et de contrôle des autorités traditionnelles), tout particulièrement avec la mise en place à partir de la fin des années 1920 de la « nouvelle politique indigène » qui consiste notamment à former des « élites » mélanésiennes à la culture républicaine française.
Comme ses voisines Maré et Ouvéa, Lifou est constituée de roches calcaires massives d’origine corallienne, c’est un atoll surélevé (un ancien atoll progressivement soulevé au cours des âges). Lifou présente donc un large plateau central en huit, coupé par un isthme rocheux et couvert de forêts, correspondant au fond de l’ancien atoll (le reste desséché de son lagon), entouré par une couronne de falaises correspondant à l’ancienne barrière récifale.
La côte est entaillée de longues baies aux eaux turquoises et aux longues plages de sable blanc ou de petites criques et de falaises tranchées dans l’ancien récif et les fonds coralliens aux couleurs magiques. L’intérieur de l’île, vaste plaine édifiée sur l’ancien lagon, est recouvert de denses forêts tropicales propices à la randonnée.
Et pour couronner le tout, l’accueil y est vraiment chaleureux…
L’île est grande, il est donc impératif de louer une voiture, en revanche il ne faut pas être trop tatillon sur son état !
Nous étions logés dans l’unique hôtel de l’île, le « Drehu », à Wé le chef-lieu qui regroupe les principaux services, mais il y a d’autres possibilités d’hébergement en tribu.
L’hôtel est constitué de bungalow spacieux et confortables qui donnent tous sur la superbe plage de Chateaubriand, des kayaks sont à disposition des clients, le personnel est adorable et la restauration très correcte.
Nous sommes restés 5 nuits, ce qui nous a semblé le temps idéal pour découvrir la majeure partie des merveilles de cette île.
Arrivés en milieu d’après-midi, nous nous contenterons d’une petite balade sur la plage de l’hôtel avant de diner et de nous coucher.
Le lendemain, nous visitons la maison de la vanille à Hnahalo au sud-est puis nous partons explorer la partie nord-ouest.
Premier stop à Jokin et ses falaises d’une quarantaine de mètres, surplombant une eau limpide peuplée de nombreux poissons.
Il faut contourner la chefferie pour accéder à des escaliers (210 marches tout de même) qui y mènent, il y a même des tables pour pique-niquer.
Ensuite, il n’y a plus qu’à plonger avec masque et tuba pour s’émerveiller.
Entre juillet et septembre, c’est ici que l’on peut observer des baleines qui viennent mettre bas, mais nous sommes en octobre c’est trop tard
Nous reprenons la route direction Xépénéhé pour une balade dans la baie du Santal, autrefois c’est d’ici que partait le trafic de ce bois. Aujourd’hui, ce sont les gros bateaux de croisière qui déversent leur flot d’Australiens et détruisent les coraux, un mal en a remplacé un autre…
Heureusement pour nous, il n’y en avait pas et nous avons pu admirer la plage de Easo, son sable blanc et son ponton en toute tranquillité.
A quelques minutes en voiture de cette plage, se trouve perchée sur un mont la petite chapelle Notre-Dame-de-Lourdes.
De là-haut, nous avons un point de vue superbe avec à droite la baie de Santal et à gauche celle de Jinek.
Pour terminer la journée, nous descendons jusqu’à la baie de Jinek ou se trouve « l’aquarium ». Une petite plate-forme permet de descendre dans la baie.
Et c’est partit pour une séance de snorkeling dans une eau calme et transparente, poissons et coraux à gogo !
Le second jour, nous partons dans la tribu de Mu au sud de l’île où se déroule la fête de la vanille.
Nous longeons le lagon et à mi-chemin, les grottes apparaissent de l’autre côté de la route, une maison insolite a même été construite dans l’une d’elle !
Guidée par deux adorables membres de la tribu, nous partons pour la randonnée du Cap des pins, une marche d’une bonne heure à travers la forêt et les grottes.
Nous arrivons au fameux Cap pour voir tout d’abord « la chasse d’eau », un trou par lequel les vagues s’engouffrent et remontent tel une chasse d’eau.
Au bord de l’océan qui se déchaine et les inonde régulièrement, nous découvrons les « piscines naturelles », un endroit sublime qui nous laisse sans voix !
Retour à la fête de la vanille pour un succulent déjeuner de langouste, crabe et poisson…à la sauce vanille…dans une gargote.
Viennent s’assoir à notre table, un couple avec leur jeune fille et nous bavardons, bavardons, bavardons, nous ne nous quittons plus !
Est-ce l’ambiance de cette fête ou tout simplement la Calédonie mais en quelques heures nous avons de nouveaux amis
Nous faisons ensemble un petit tour de la fête…
Allons trainer du côté des « cuisines » pour glaner quelques recettes…
Puis Fabienne, Marc et Johanna… nous invite à aller voir la magnifique plage de Luengöni (photo de l’article) au bord de laquelle se trouve les « Cases » de Jeannette où ils séjournent.
L’endroit est splendide, l’hébergement impécable et pratique avec sa grande salle à manger, et il parait que Jeannette fait un excellent bougna
Si nous avons la chance de revenir sur ce Paradis, nous logerons ici c’est sûr.
Nous quittons nos amis à la tombée de la nuit mais nous nous retrouverons pour une belle soirée chez eux à Nouméa juste avant notre retour en Métropole.
La journée suivante sera consacrée au farniente et snorkeling sur deux magnifiques plages.
Nous commençons par Drueulu à l’extrême-ouest de l’île, la plage et la cocoteraie…
Nous partons à la recherche de la sauvage Peng chaudement recommandée par Marc qui nous donne les indications pour s’y rendre.
De Wé, nous prenons la direction de Hapetra à environ 13 kilomètres, juste à l’entrée de la tribu au niveau d’un virage sur la gauche nous prenons le chemin qui part sur la droite juste avant les cases. Il commence par environ 100 mètres goudronné puis se transforme en chemin caillouteux pendant 3 km.
Cachée et bordée de cocotiers, la plage s’étend sur une centaine de mètres et s’offre à nous seuls.
C’est un véritable havre de paix où nous passerons l’après-midi; pique-nique, snorkeling, lecture à l’ombre et balades…
Avant de partir, nous longeons un petit chemin avec un panneau « bijoux coquillages… » curieux nous nous avançons et trouvons un vieux baroudeur Français « Guy » qui nous raconte à sa manière son histoire et celle de ce lieu.
Peng est l’ancienne tribu de Hapetra, la lèpre a fait fuir ses membres sur le plateau il y a un bon siècle.
Guy qui sculpte nacre et santal et son épouse (membre de la Tribu) sont les seuls habitants de ce lieu.
Belle rencontre au hasard de notre balade, encore une superbe journée au Paradis. Il parait que le couché de soleil est superbe ici mais la perspective de rentrer dans la nuit nous y a fait renoncer.
Pour la dernière journée, nous aurons un programme bien chargé car nous voulons en voir encore plus !
Nous débuterons notre périple par la visite des « Joyaux de Luengöni ». Noël le « petit chef » de la Tribu nous accueille chaleureusement chez lui.
Après une bonne demi-heure de discours et recommandations, nous signons une décharge et une nièce de Noël vient nous chercher car ce dernier a fait une attaque et ne peut plus guider, dommage…
Il s’agit d’une grotte sous-marine, les marées ont creusés au fil du temps des trous et des cavernes enfouies dans la végétation. C’est très impressionnant de descendre dans les boyaux où l’eau est d’un turquoise transparent. Impensable de pouvoir faire cela en Métropole car aucune sécurité.
Equipés de masques, tuba et d’une torche étanche, qui nous a été prêtée, nous pouvons nager comme l’a fait il y a quelques années Nicolas Hulot !
Au retour, nous prenons un peu de repos près de chez Noël au bord de la plage de Luengöni (celle de nos amis).
Du sable blanc à perte de vue et une eau limpide et turquoise sur des dizaines de mètres tellement magnifique que « Conforama » s’était servi, il y a quelques années, de cette carte postale pour sa publicité !
Nous partons ensuite pour l’extrême-sud de l’île jusqu’aux falaises de Xodre et ses piscines.
Un petit sandwich en cours de route pour Xépénéhé voir l’endroit qui sera notre dernière visite de l’île et notre plus beau souvenir; Kiki beach
Cette plage secrète est cachée au bout d’un chemin en pleine forêt, il faut crapahuter pour accéder à l’échelle qui y descend !
Le départ du sentier pour la plage se trouve au niveau d’une maison d’un habitant de Xépénéhé au fond et à gauche du terrain de football qui se trouve en face la pharmacie. Nous déposons la « coutume » 500F/personne (4.5€) dans une petite boîte à l’entrée et prenons un sentier à travers la forêt humide.
Après trois bons quart d’heure, nous arrivons dans un véritable Paradis (Oui, je sais, je vois des Paradis partout mais c’est vrai !!!).
Un couple et leur enfants repartent comme pour nous laisser seuls dans notre contemplation.
Nous rentrons à l’hôtel, demain départ pour Ouvéa, la suite ici (CLIC)