Voici une destination que nous rêvions de faire depuis fort longtemps mais nos occupations professionnelles ne nous avaient pas encore laissées une fenêtre de temps pendant la saison optimum…
L’opportunité s’est offerte à nous cette année en octobre ave le plaisir d’avoir notre « chouchou » avec nous pour fêter la fin de ses études
Je partage avec vous ce fabuleux voyage qui m’a fait réviser le top ten de nos destinations préférées…
Généralités
La Nouvelle Calédonie est située dans le Pacifique à mi-chemin entre Australie et Polynésie, le lagon néo-Calédonien est le plus grand du monde et sans aucun doute le plus beau, une grande partie a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Elle est centrée autour d’une île principale, la Grande Terre mais elle comprend également plusieurs ensembles d’îles plus petites, les îles Belep au nord-ouest de la Grande Terre, l’île des Pins au sud-est, les îles Loyauté au nord-est (Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré), plus loin à l’ouest l’archipel des îles Chesterfield et les récifs de Bellone. La population est de moins de 300 000 habitants, la majorité vivant dans le « Grand Nouméa » la « capitale ».
Elle se divise en 4 grands groupes : les Kanaks (Mélanésiens originaires de l’île), les caldoches (principalement d’origine Française descendants d’anciens bagnards ou de colons), les « Zoreilles » ou Metro (immigrés plus récemment ou expatriés) et les autres se définissant comme appartenant à « plusieurs communautés » (Wallisiens, Futuniens, Polynésiens, Asiatiques…).
La Nouvelle-Calédonie est un modèle unique, elle bénéficie d’un début d’autonomie politique et de transfert de compétences à son bénéfice. En effet, les Accords de Nouméa ont accordés le partage de la souveraineté entre la France et la Nouvelle- Calédonie dans l’attente du prochain référendum qui décidera (pour ou contre) de la mise en autonomie.
Pendant notre passage, nous avons ressenti que beaucoup de projets étaient en attente de ce troisième référendum sur l’indépendance fixé au 6 septembre 2020.
La Nouvelle-Calédonie est pour la France un point stratégique dans lequel elle dispose de plusieurs bases militaires importantes, notamment sur le plan naval et aéronautique.
D’après l’étude des vestiges de la civilisation Lapita retrouvés dans la région de Koné, les premiers habitants de la Nouvelle-Calédonie auraient posé le pied sur le territoire il y a environ 3 000 ans.
La culture kanak (qui vient de l’Hawaïen Kanaka) commence à se différencier des autres cultures mélanésiennes, elles aussi issues de cette migration austronésienne.
Ils maîtrisent l’art de la pierre polie, et fondent leur civilisation sur la culture de la terre (principalement ignames et taros) et une organisation sociale basée sur une structure clanique.
Les premiers contacts avec les Européens ont lieu à la fin du 19ème siècle, avec tout d’abord les Anglais et James Cook qui la baptisera « New Caledonia » en l’honneur de l’Ecosse (Calédonia était le nom latin de la province).
Missionnaires Anglais et Français s’implantent en Mélanésie pour convertir les autochtones, la France qui souhaite renforcer sa présence dans le Pacifique et cherche une terre libre pour y fonder une colonie pénitentiaire l’annexera en 1853.
De nombreux bagnards prisonniers de droit commun ou politique (communards, révoltés Algériens…) y seront envoyés et y resteront rejoint par des émigrés « libres ». Ils s’installeront sur des terres de l’île principale pour y pratiquer l’agriculture et l’élevage. Leur implantation ainsi que la politique foncière et de l’indigénat qui en découle, menée par l’administration coloniale, provoquent diverses révoltes kanakes.
En 1931, des Kanaks sont exposés, dans un enclos de cases, au Jardin d’Acclimatation, à l’occasion de l’exposition coloniale de Paris !
La nouvelle Calédonie participera à l’effort de guerre de 14/18 et se ralliera à la France libre dès 1940 puis accueillera une importante base Américaine lors de la guerre contre le Japon. Après la guerre, la France abandonne enfin le terme de colonie et abolit le code de l’indigénat.
Le Territoire connaît une croissance économique rapide et importante grâce à l’exploitation du nickel.
Les années 1980 voient les tensions entre opposants et partisans de l’indépendance atteindre leur paroxysme, les affrontements dégénèrent bientôt en insurrection quasi généralisée, la violence culmine en 1988 avec la prise d’otages d’Ouvéa.
Cet épisode pousse les deux camps à négocier ce qui aboutira à la signature des « accords de Matignon » le 26 juin 1988 prévoyant la mise en place d’un statut transitoire de dix ans devant se solder sur un référendum d’autodétermination pour que les Calédoniens se prononcent pour ou contre l’indépendance.
Le 4 mai 1989, le leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou est assassiné à Ouvéa.
Vient ensuite l’accord de Nouméa du 5 mai 1998 qui prévoit une autonomie forte et repousse le référendum final sur la question de l’avenir institutionnel entre 2014 et 2018. En cas de rejet de l’indépendance, un second, puis un éventuel troisième référendum étaient prévus, il faudra attendre septembre 2020 pour avoir la réponse de ce dernier. Dans le cas où la réponse serait toujours négative, un nouvel accord devra être négocié. A suivre…
Aires coutumières, culture Kanak
En Nouvelle-Calédonie, l’aire coutumière est une subdivision particulière et parallèle aux subdivisions administratives, créée lors des Accords de Matignon de 1988. Ces subdivisions regroupent des Kanaks de statut civil individuel ne relevant pas du droit commun; ces individus ont juridiction pour les affaires de droit privé liées à ce statut, notamment les terres coutumières et les questions relatives aux langues et à la culture kanak.
Les kanaks sont organisés en tribu hiérarchisée, avec une grande chefferie par aire coutumière, un chef de clan, un chef de tribu et enfin le chef de famille. Tous ont pour mission de faire respecter le droit coutumier, parfois différent du droit républicain. Le rôle de chef se transmet de père en fils.
L’organisation coutumière traditionnelle continue de régir la vie quotidienne des clans de Nouvelle-Calédonie, il est essentiel de la respecter, notamment en faisant « coutume », c’est-à-dire en offrant un petit cadeau (cigarettes, petit billet de banque, paréo…) au chef de la tribu à laquelle vous rendez visite, en signe de respect. Le plus souvent la coutume s’applique en en demandant l’autorisation et en payant une « coutume » pour pénétrer sur des territoires Kanak.
Attention à ne pas vous aventurer dans des lieux qui pourraient s’avérer être « tabous ».
Enfin dès que vous croisez quelqu’un, n’omettez pas de le saluer d’un geste de la main c’est une bonne habitude locale.
Formalités
La nouvelle Calédonie ne faisant pas partie de l’espace Schengen, il vous faudra un passeport valable 6 mois après votre retour.
De toute façon, les vols transitant obligatoirement par d’autres pays le passeport est impératif.
Pour tout séjour supérieur à 90 jours, un visa est requis.
Quand partir
L’année est divisée en deux saisons séparées par deux inter saisons :
La saison chaude et humide, ou été austral, ou encore « saison des cyclones », de mi-novembre à mi-avril. Le mois le plus chaud de l’année est généralement février et le plus pluvieux janvier.
Une première saison de transition, de mi-avril à mi-mai, avec une diminution du nombre de basses pressions, des précipitations et des températures.
La saison fraîche, ou hiver austral, de mi-mai à mi-septembre. C’est une saison douce autant pour ses températures que pour sa pluviométrie.
Enfin la deuxième saison de transition, ou saison sèche, de mi-septembre à mi-novembre. Les températures remontent sans être excessives et la pluie est rare, le mois le plus sec étant octobre, c’est la meilleures saison et donc celle que nous avons choisie pour partir…
Vols
Pas de vol direct depuis Paris, il faut passer par le Japon, l’Australie, Hongkong…avec escale voire changement d’avion donc à minima 24h de trajet.
En s’y prenant bien à l’avance et en acceptant au moins un changement on peut trouver des billet A/R à 1 500 € pas moins.
Nous nous étions pris trop tard pour avoir de bon tarif, nous avons pris des billets Paris/Londres/Sydney avec escale de 2 H à Singapour/Nouméa soit 34 heures en tout mais franchement le trajet ne nous a pas semblé difficile. Les billets Paris/Osaka avec escale/Nouméa réduisaient le trajet de 6 heures pour 800 € de plus par personne, nous avons préféré économiser.
Attention, vous ne pouvez pas emporter de produits à base de viande, donc laissez la bonne terrine de Mamie et le foie gras à la maison !
De même si vous devez effectuer des vols inter-îles, vérifiez les poids autorisés, par exemple le vol Lifou/Ouvéa ne permet que 20 kg en soute et seulement 3 kg en cabine. Ne prenez pas le risque de vous charger plus, les bagages en soute sont pesés mais ceux de cabine très souvent aussi.
Transports internes
L’aéroport international est à environ 1 h du centre de Nouméa, pour rejoindre la capitale vous pouvez prendre un taxi +- 100 € une navette +- 30 e par personne ou le bus billet 1 journée +- 8 €.
Location de voiture : Permis national, caution dans les 2 000 € et tarif selon l’endroit entre 50 et 80 € la journée.
Nous avons été très étonnés de la qualité des routes, les seuls dangers sont la vitesse, l’alcool et les animaux errants, éviter de rouler dès que la nuit est tombée. Les stations d’essence ne manquent pas mais les distances étant longues n’attendez pas d’être sur la réserve pour vous approvisionner.
Vols inter-iles, ils sont assurés par Air Calédonie au départ de l’aéroport domestique de Magenta à Nouméa.
Que vous soyez un client international ou local, vous pouvez acheter le Pass inter-îles, une formule pour 4 « segments de vol » (soit 2 A/R).
Décalage horaire
+ 9h en été, + 10h en hiver.
Santé
Les ressortissants de l’UE sont couverts par la SS mais il vaut mieux prendre une assurance individuelle pour le cas où un rapatriement serait nécessaire.
L’équipement sanitaire est très bon, on trouve des hôpitaux publics à Nouméa, Poindimié et Koumac ailleurs des dispensaires ou des médecins.
Les vaccins habituels sont suffisants (DT Polio, Hépatite A & B, Typhoïde), assurez-vous qu’ils sont à jour.
Pas de paludisme ou de maladie tropicale majeure mais les moustiques peuvent véhiculer la dengue, ils sont surtout présents à la saison chaude.
Nous avions emporté du répulsif mais nous ne l’avons pas utilisé, nous portions pantalons et manches longues lors de nos randos en brousse et nous ne nous sommes fait piquer que de très rare fois.
En Brousse portez des chaussures de rando et prenez-garde aux « Tricots rayés » dont la piqûre est mortelle mais à moins que vous ne les provoquiez il vous fuiront.
Portez toujours des chaussures d’eau lorsque vous vous baignez pour éviter les coupures de coraux, les poissons ou coquillages venimeux.
L’eau est potable pratiquement partout, la seule exception qui nous a été signalée semble être l’ile des pins. Emportez des capsules type Micropur au cas où.
Dans les restaurants on vous servira toujours une carafe d’eau.
Sécurité
Pas de problème de sécurité dans l’île, garder une attitude prudente comme partout !
Comme écrit plus haut, soyez prudent sur les routes et ne circulez pas la nuit, évitez de vous promener tard dans les rues de Nouméa surtout le week-end.
Les terres en brousses dépendent souvent de tribus locales, demander systématiquement l’autorisation auprès d’un chef de tribu (ou son représentant) pour y accéder afin de ne pas vous exposer à une attitude hostile alors même que les populations locales sont traditionnellement très hospitalières si on respecte les coutumes d’usage (je développerai ce sujet un peu plus loin).
Argent
Ici pas d’Euro, la monnaie locale c’est le Franc pacifique (CPF).
Un Euro correspond à +- 120 CPF et tout est TRES cher !
Les cartes bancaires sont acceptées pratiquement partout et des distributeurs sont présents dans les grandes villes.
Prévoyez tout de même de retirer un peu de monnaie locale pour les dépenses en brousse et sur les îles ou beaucoup plus si vous séjournez en tribu.
Hébergement
Tous les types d’hébergement sont présents; auberges de jeunesse, camping, hôtels familiaux ou de luxe, gites ruraux (Caldoches), accueil en tribu (cases traditionnelles Mélanésiennes). Il y en a peu surtout en brousse donc réservez à l’avance.
Les tarifs sont onéreux, d’une quinzaine d’€ la nuit pour un camping sommaire sans eau chaude, environ 50€ la chambre double dans un gite ou un petit hôtel, au delà de 130€ pour une chambre dans un hôtel classé 3 étoiles.
Malheureusement la qualité et le service peuvent quelques fois ne pas être à la hauteur de l’attendu.
La nourriture
Les repas représentent aussi un gros budget, pas moins de 15€ pour un snack ou un plat, pas moins de 25€ pour un simple repas.
Connaissant ce sujet, nous avions prévu d’emporter avec nous quelques provisions; Nouilles chinoises, gâteaux, barres de céréales et quelques boites de rillettes de poisson. Attention, vous ne pouvez pas emporter de produits à base de viande.
Sur place, nous avons complété nos provisions dans un grand supermarché de Nouméa (ailleurs c’est encore plus cher), cela nous a permis de ne dîner au restaurant qu’une fois par jour.
La cuisine Calédonienne est comme l’île internationale !
Le plat traditionnel dont je vous parlerai plus loin est « le Bougna » mais vous trouverez des plats indonésiens, chinois, tahitiens, français et aussi burger et pizza..
Les produits locaux sont le cerf, les produits de la mer (poisson consommés crus ou cuits, divers crabes, langoustes, crevettes, coquillages…), côté terre taros, ignames, patate douces, tomates, papaye souvent verte en salade et selon les saisons ananas, banane, mangue…
Pour les boissons, la bière Number One brassée sur place est la vedette mais on peut aussi trouver du vin et des spiritueux importés et donc hors de prix !
Vous pouvez aussi gouter le « kawa » boisson traditionnelle dans le Pacifique Sud, à base de racines de poivrier sauvage. D’aspect terreux, elle est légèrement euphorisante et relaxante. Le mieux est d’y goûter en tribu, car la partager est un signe d’amitié, mais on trouve aussi des préparations instantanées dans les supermarchés (alors qu’en métropole, il est considéré comme un stupéfiant et interdit à la vente !).
Notre parcours
04/10/19 Départ de Paris CDG vers Londres puis Londres/Sydney avec escale de 2h à Singapour puis Sydney/Nouméa
06/10 Arrivée a Nouméa pour 1 nuit le 6/10 dans la matinée.
07/10 Envol pour 3 nuits à l’île des pins
10/10 Vol retour pour Nouméa, prise en charge d’une voiture de location puis départ pour 1 nuit à Sarraméa.
11/10 1 nuit à Koné.
12/10 3 nuits à Poindimié.
15/10 2 nuits à Bourail.
17/10 Retour pour Nouméa et envol pour 5 nuits à Lifou.
22/10 Envol pour 3 nuits à Ouvéa.
25/10 Vol retour à Nouméa pour 1 nuit.
26/10 Vol retour pour la France.
27/10 dans la matinée arrivée en France.
Vous trouverez 4 articles détaillant ce fabuleux voyage :
Grande Terre ici (CLIC)
L’île des pins ici (CLIC)
Lifou ici (CLIC)
Ouvéa ici (CLIC)
En bref, la Nouvelle Calédonie c’est un endroit comme nul part ailleurs avec des paysages à vous couper le souffle, des températures ni trop faibles ni trop élevées, une population diversifiée et accueillante.
En revanche la vie y est très chère et le mode de vie est très différent de nos habitudes métropolitaine, il faut donc savoir s’y adapter.
Ces trois semaines nous ont permis d’en avoir un bel aperçu et de nous donner envie d’y revenir vite…à suivre…